dimanche 12 juin 2011

éternellement


Muse Ô ma Muse je te raconterai ces châteaux en Espagne, ces longues journées à lézarder au soleil, à respirer l'air chargé, imprégné, des odeurs de miel des lauriers en fleurs et des orangers. Je te conterai ces déjeuners savoureux pris ensemble au milieu des rires dans l'intimité, avec le soleil comme unique complice et témoin. Je te narrerai ces interminables après-midi au lit tous deux enlacés, cœur à cœur, lèvres contre lèvres, à nous susurrer aux oreilles des mots doux, des mots fous. Je te peindrai à l'aide de mots précieux ces nuits étoilées, enfiévrées, à tanguer ensemble au rythme lancinant de nos sentiments les plus forts, les plus tendres.

Muse Ô ma Muse je te construirai ces châteaux en Espagne, et nous y serons heureux, nous nous y aimerons.... éternellement.

mercredi 8 juin 2011

somewhere

Au delà du palmier impassible, une cabane inaccessible, le sable immobile et chaud, la mer paisible et scintillante, l'horizon insaisissable et timide, le ciel d'après l'orage.
Au delà du ciel, l'atmosphère iodée et sereine, mon souffle imprégné et distillé, ton souffle tendre et caressant, tes lèvres affleurantes
au delà de nos lèvres , nos mains enlacées, nos cœurs fusionnés , et nos âmes libérées

Au delà de nos vies, une parenthèse, une respiration, immobile et infinie, douce éternité

lundi 30 mai 2011

Maestria !



Le visage vrillé et tendu à l’extrême, les yeux mi-clos, immobiles, presque inaccessibles aux regards des spectateurs, l'homme est pris tout entier dans son art, il laisse courir ses doigts légers et habiles sur les touches nacrées de son instrument. La musique le transporte à mille lieues des soucis matériels, la faim et la soif ne le tenaillent plus, la fatigue n'a plus aucune prise sur lui, l'espace d'un moment, d'une mélodie, il se soustrait des contingences et nécessités terrestres car la musique a ce pouvoir divin.
C'est la langue ultime, universelle, elle transcende toutes les autres formes de langage, elle les rend obsolètes, pauvres dans leur essence.
Embarqué dans son voyage mystique et féerique le musicien ne perdra jamais pied, même sa technique si chèrement et patiemment acquise durant de longues années d'apprentissage, il la survolera, comme oubliée, perdue dans les méandres et les circonvolutions de son cerveau habité.
Puis viendra le moment du retour, les sens affûtés, grisés par tant de bonheur et de joie ne désireront bientôt plus que repos et calme, le corps se fera alors plus lourd plus pesant, la vie reprendra ses droits.

lundi 23 mai 2011

Je deviens jardin...

Plus un souffle de vent, l'air s'étire , se détend , ultime respiration du jour qui s'achève paisiblement
Le parfum capiteux des roses enivrées par le soleil , les relents sucrés des fraises trop mûres et des cerises écrasées au sol après la cueillette, s'y mêlent les notes encore timides de la lavande.
Les trilles en cadence des bergeronnettes et des roitelets , le piaillement affamé des corneilles lorsque leur mère revient au nid
Au loin le jappement d'un chien

Assise sur le banc la chaleur de la terre envahit mes jambes, je laisse cette quiétude universelle s'installer en moi, je deviens jardin, fleur, oiseau, ciel, crépuscule

mercredi 18 mai 2011

entre-deux

























No man's land ourlé de rêves, période bénie ou honnie, l'enfance est cet entre-deux, cet espace temps, où se construit un être en devenir un être à part entière.
Elle est cette porte que l'on franchi nu comme un ver pour arriver conquérant sur des territoires vierges et inconnus, tantôt hostiles, tantôt accueillants, souvent drôles et amusants, mais aussi parfois un peu déconcertants.

Pas de raccourcis sur ces terres exigeantes et parsemées d'amertume mais des chemins de traverse à profusion pour s'abreuver de songes et d'illusions.